Bruno Le Maire se familiarise avec l’industrie du jeu vidéo à la Paris Games Week


A l’écran, dans l’univers médiéval d’un jeu vidéo se déroulant dans le royaume de France, l’avatar féminin fait du surplace, avant de rentrer dans un mur. Aux manettes, c’est Bruno Le Maire, ministre de l’économie. Les éditeurs de jeux qui l’entourent ne lui tiennent pas rigueur de sa maladresse. Et pour cause : c’est la première fois que le plus grand salon du jeu vidéo en France, la Paris Games Week, installé porte de Versailles à Paris, accueillait, mercredi 1er novembre, le patron de Bercy. « Il se familiarise, ce n’est pas inné », explique son entourage.

L’occasion d’une session de rattrapage en compagnie de Jean-Noël Barrot, ministre délégué chargé du numérique. Ce dernier, habitué du salon, décrit le déroulement d’une compétition d’e-sport sous le regard mi-perplexe, mi-impressionné de son ministre de tutelle. « Je viens découvrir un produit culturel que je combats depuis des années », admet Bruno Le Maire, qui dit s’inquiéter de « l’addiction » de ses deux plus jeunes enfants. « J’ai une méthode simple : j’emmène la console dans mon bureau à Bercy, et je la ramène quand il y a des bonnes notes. »

La venue du ministre de l’économie tombe à point nommé, alors qu’Emmanuel Macron avait affirmé, le 30 juin, lors des émeutes urbaines qui ont suivi la mort de Nahel M., que « certains [jeunes] vivent dans la rue les jeux vidéo qui les ont intoxiqués ». Avant de se rétracter, trois mois plus tard. « J’ai fait bondir les gamers », a reconnu le chef de l’Etat, dans un long message publié sur X (anciennement Twitter), mi-septembre. « J’ai pourtant toujours considéré que les jeux vidéo sont une chance pour la France, pour notre jeunesse (…) et notre économie. » Le secteur pèse 5,5 milliards de chiffre d’affaires et compte 25 000 salariés, souligne le Syndicat des éditeurs de logiciels de loisirs (SELL), organisateur du salon.

Secteur « prioritaire » pour Bercy

Bruno Le Maire, qui veut « que la France soit une nation de producteurs et pas seulement de consommateurs, y compris de produits culturels », assure désormais que cette industrie est « prioritaire » pour Bercy. Preuve en est la récente baisse de TVA sur les billets d’e-sport, dans le projet de loi de finances pour 2024. Mercredi, il s’est aussi dit favorable à ne pas réexaminer l’efficacité du crédit d’impôts jeu vidéo, principal outil de financement public du secteur, avant 2026. « C’est une formidable reconnaissance, celle d’être reconnue comme une industrie technologique de pointe, s’enchante Nicolas Vignolles, délégué général du SELL. Aujourd’hui, 7 Français sur 10 jouent occasionnellement aux jeux vidéo. »

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Catégorie article Politique

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